Six idées reçues sur la fraude sociale : la manne financière, les cartes Vitale usurpées, les pauvres qui profitent du système…
A l’inverse, la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) rend compte d’une tout autre réalité. Avec un taux de non-recours au RSA de 34 %, 3 milliards d’euros ne seraient pas versés à des personnes pourtant éligibles, ce qui équivaut à deux fois le montant de la fraude.
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Les cotisations sont des versements calculés en pourcentage du salaire qui donnent droit pour le salarié à des prestations sociales. Les entreprises et les travailleurs indépendants sont responsables du juste versement des cotisations et donc du financement du système. Or 56 % de la fraude sociale détectée est le fait des entreprises et travailleurs indépendants.
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Par exemple, concernant la lutte contre le travail dissimulé, ce sont seulement 10 % des sommes redressées qui sont recouvrées. Ce n’est pas sans lien avec le fait que l’Urssaf a le plus souvent pour interlocuteur une entreprise « susceptible de disparaître rapidement, en organisant son insolvabilité avant que les organismes ne puissent récupérer les fonds ».
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Comme pour la fraude sociale, il est difficile de chiffrer le coût réel de la fraude fiscale. Néanmoins, le manque à gagner semble bien plus important. Le montant de cet échappement à l’impôt est estimé entre 60 et 80 milliards d’euros par an, soit plus de cinq fois le montant correspondant à la fraude sociale. Elle irait même jusqu’à 100 milliards selon le syndicat Solidaires-Finances publiques.
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S’agissant de l’Assurance-maladie, 1,71 milliard d’euros de fraudes par an ont été évalués, dont la grande majorité (1,12 milliard) sont directement imputables aux professionnels de santé, selon les chiffres du HCFPS.
Ouh ! Les vilains pauvres / chômeurs / assurés sociaux / étrangers... qui profitent du système :upside_down: